Gannika savait qu'elle devait partir. Un jour ou l'autre. Ce sentiment d'urgence s'était fait pressant, obsédant ces derniers jours, où tous les royaumes pouvaient voir la longue déchéance d'un homme longtemps craind et vénéré, où Elfyn, l'amour de sa vie, était devenu un homme politique impitoyable, où elle-même ne pouvait plus regarder son reflet sans frémir...
Ces petits plis d'amertume autour de la bouche, cette ridule entre les deux soucils... Non pas que gannika eût un jour eu la peau lisse, même enfant elle avait des rides.
Mais celles là... Une ride est comme une pétale de fleur... Et cette fleur là... Gannika la connaissait bien, trop bien.
Elle devait partir.